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La mort de Chénier

I

 

Plus haut que nos sanglots montaient leurs chants de fête.
Las de souffrir, le peuple enfin leva la tête ;
Il regarda le ciel dans un suprême espoir,
Et jaloux de son droit, dans la peur de déchoir,
Il tira du fourreau les éclairs de son glaive.

Le peuple le plus doux se réveille, et se lève
Comme un vent de tempête, après qu’il a souffert.
Il se reprend alors, lui qui s’était offert.
Il marche vaillamment, sans souci des entraves.
Les lâches sous le nombre écrasent-ils les braves ?
Quelquefois. Il le sait ; mais il va sans regret,
Car l’œil de Dieu verra l’holocauste secre