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Bien souvent il revient sur ses débris célèbres,
Croasser, vers la nuit, des menaces funèbres.
Souvent avec Nina, dans les plis des flots d’or,
L’Esprit du fleuve, aimé, vient se jouer encor. »


XII

LA PREMIÈRE MESSE


 
Le jour naît et s’enfuit, et toujours les navires
Ouvrent, sur les flots bleus, leurs voiles aux zéphyrs.
Après avoir laissé des rivages divers,
Ils longent dans leur course une île aux bords déserts,
Un immense rocher qui dresse sur les ondes
Son dos âpre et sinistre, où des oiseaux immondes
Viennent seuls, le printemps, jetant de tristes cris,
Bâtir leurs nids obscurs sous des bois rabougris.
Pendant deux j ours entiers ils suivent ces rivages
Où l’onde et les oiseaux mêlent leurs chants sauvages.
Chaque aurore nouvelle, ou chaque nouveau soir,
Dans le cœur de Cartier vient ranimer l’espoir.