Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
tonkourou


Mais quel nouveau tribun soudainement se lève ?
L’éclair est dans ses yeux, sa parole est un glaive…
Tous les espoirs perdus s’éveillent à sa voix.
Les vampires surpris se sauvent !… Je les vois
Quitter en rugissant leur superbe curée !
Le travail est béni ; la gloire est épurée.
Il poursuit les félons en cent endroits divers…
Il vient, nouveau prophète, et l’heure des revers
Est à jamais passée. Il venge nos outrages ;
Il désarme l’envie ou musèle ses rages.
La justice est sa force et le droit, son appui :
L’honneur national sera sauvé par lui !…

À ces mots étonnants, épuisée et sans force,
Elle vient s’affaisser sur sa chaise d’écorce.
Et la tache de sang, par magie ou hasard,
Apparut tout à coup sur le front de Ruzard.