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tonkourou


Les deux autres :
— Félon, on vous arrête ici !

Louise est interdite ; elle verse des larmes ;
Elle appelle au secours ; elle éloigne les armes
Que sortent du fourreau les cruels policiers ;
Car ces nouveaux venus, ces deux bourgeois grossiers
Étaient fils d’Albion et gens de la police.

Pour le jeune marin le plus affreux supplice,
C’est bien cette douleur de la naïve enfant.

— En vain, lui redit-il, ton amour me défend,
Tu le vois bien, Louise, il faut que je m’en aille.
J’aurais voulu, c’est vrai, tomber dans la bataille ;
N’importe ! je l’espère, on combattra sans moi.

Brutalement ensemble, ils lui disent :
— Tais-toi !
Et le tirent vers eux.

Il leur crache à la face.

— Cet outrage sanglant le gibet seul l’efface,
Clament-ils furieux — Viens donc sous le verrou !