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iv

LE BRIGANTIN

Les nids sont sans amours dans les bois sans feuillages,
Et le ciel noir n’a pas un souris. Les nuages
Pendent déchiquetés comme des oripeaux,
Et les enfants frileux ramènent les troupeaux.
La neige tombe, tombe, et ses étoiles blanches,
Dans l’air et sur les champs tout labourés par planches,
Tourbillonnent depuis le lever du matin.

Et c’est le soir. Là-bas un joli brigantin
Remonte le courant, voiles dehors et lége.
Signalant le danger au milieu de la neige,
Et jetant d’un bras sûr la sonde au flot mouvant,
Un vaillant matelot se penche sur l’avant.
Debout sur le tillac veille le capitaine.