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tonkourou


Au moment même il tend
Au rusé Tonkourou qui sourit et l’attend,
Pleine de pièces d’or, une bourse de soie.

— Oh ! pour moi, dit Ruzard, c’est assez de la joie
De vous avoir sauvés d’un si cruel trépas,
Gardez votre or, messieurs, non, non, je n’en veux pas ;
Mais que l’indien pauvre accepte quelque chose,
Personne n’y verra de mal je le suppose.

Tout le monde approuva l’astucieux garçon.
Louise lui sourit. Tonkourou, sans façon,
Prit dans ses doigts crochus la bourse étincelante,
La soupesa d’abord d’une manière lente,
Puis la fit disparaître au fond de son gousset,
Sans plus se soucier de ce qu’on en pensait.