Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

xvi

LA CALOMNIE

Parfois la calomnie a le ton débonnaire ;
Elle éclate parfois comme un coup de tonnerre ;
Elle déchire, mord et réduit en lambeaux
Les plus belles vertus et les noms les plus beaux.

Au village on jugeait Louise téméraire,
On la blâmait tout haut de ce qu’elle osait plaire.
 
— Ce jeune homme étranger l’aimera-t-il longtemps,
Disaient les gens ? Hélas ! quand viendra le printemps,
Il ira parcourir de lointaines contrées
Où de pauvres enfants, déjà, se sont montrées
Trop sensibles, peut-être, à ses tendres discours.
Les jours d’enchantement pourraient bien être courts.