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xxi

L’ORAGE GRONDE

La nuit s’en va. Déjà l’on voit luire l’aurore.
Louise est en prière. À peine elle a pu clore
Sa paupière brûlante en son lit de duvet.
Un ange s’est penché longtemps sur son chevet,
Un ange au front empreint d’une souffrance amère,
Et cet ange béni, c’était sa jeune mère.

Au dehors tout restait encor silencieux.
À l’éclat du matin qui souriait aux cieux
Sa fenêtre s’était tout à coup irisée.
Sur la neige des clos la lumière brisée
Semblait des diamants répandus à foison.
Le métier reposait tout près de la cloison.