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Bernabo Visconti possédait cinq cents chiens de chasse, qui étaient nourris par les couvents de Bologne et des environs.

À Gênes, dans le jardin du palais Doria, on voit un magnifique mausolée en marbre, élevé à la mémoire d’un chien qui fut le favori du brave marin André Doria. Ce chien décédé en 1605 reçut pendant toute la durée de sa vie, du roi Philippe II, d’Espagne une pension annuelle de cinq cents ducats d’or. Il, — le chien, était servi par deux esclaves, qui lui apportaient sa pitance dans des plats d’argent.

Fréderic-le-Grand fit élever un monument semblable, dans le jardin de Sans-Souci, à sa chienne bien-aimée Alcmene. Une autre chienne, Biche, qui était tombée aux mains des Autrichiens, à la bataille de Soor, en 1745, lui fut rendue, sur ses instantes prières, par le général Kadasdi. Le philosophe de Sans-Souci était, du reste, un grand amateur de chiens : certain jour, ne dit-il pas au marquis d’Argens : « J’aime tous les chiens, excepté les Autrichiens. » À Voltaire, qui ne pouvait comprendre sa prédilection pour les chiens, Frédéric se plaisait à citer le peuple molosse, qui faisait à ses chiens de splendides funérailles ; les Agrigentins, qui élevaient, en l’honneur des chiens, des statues commémoratives avec inscriptions ; Alexandre le Grand qui en l’honneur d’un chien mort, avait construit une ville ; l’empereur Adrien, qui, en mémoire de sa chienne décédée, ordonna de grands banquets le jour des funérailles ; et Serge, qui, en souvenir de son chien Arzebour, dévoré par les loups, avait décrété un jour de jeûne général dans son royaume. Les chiens ont toujours eu leur place dans les palais des souverains.

Le levrier de Charles IX est historique.

Henri III raffolait des caniches.