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Angleterre peut-être un demi siècle avant.[1] Il se nommait d’abord Spanish Pointer — Pointer d’Espagne, parceque le croisage des races qui le produisit semble avoir eu lieu d’abord en ce pays, où sa vigueur et son entrain le rendirent précieux pour l’exercice ardue de la chasse, dans des plaines arides et souvent sans eau. On le considère un croisé entre le Foxhound ou le lévrier (Greyhound) et l’Épagneul — ou entre l’Épagneul et le lévrier Danois. On ne doit jamais, quoiqu’on en dise, le croiser avec le setter. Cependant j’ai connu des Métis d’une rare sagacité. Le métis entre le pointer et le setter se nomme dropper ; j’ai connu des dropper à Québec,

  1. « Le pointer est le chien favori des anglais, et ils ont doublement droit d’en être fiers, puisque c’est leur création, et qu’elle est vraiment merveilleuse.

    C’est un chien à poil extrêmement ras, fin comme la soie et dont la robe affecte toutes les couleurs, mais principalement la couleur blanche tâchée de foie, d’orange ou de noir, la couleur la plus recherchée est la couleur blanche et foie, puis la couleur blanche et orange, et enfin la couleur blanche et noire ; mais avec le plus de blanc possible. Le poil doit être gros à la naissance, et très fin à l’extrémité. Il ne doit pas tomber plus bas que le jarret. L’oreille dont la finesse décèle la pureté du sang, doit être courte, et, quand on la ramène vers le nez, ne pas dépasser le coin de l’œil. Bien dressé, c’est un chien d’une obéissance absolue. La puissance de son nez, même par la chaleur est étonnante, et la rapidité de sa course est sans égale. Il n’est pas de chien plus brillant, ni ayant au même degré l’instantanéité et la fermeté de l’arrêt. Il tombe véritablement en catalepsie.

    Cette résistance à la chaleur, et cette faculté de conserver la finesse de son odorat dans les conditions les plus défavorables, font, que de l’autre côté de la Manche (en Angleterre), on s’en sert principalement à l’ouverture de la chasse, en plaine.

    Il est certain néanmoins, que la nature a mieux armé les petits cockers et springers, contre la morsure des ajoncs, et que la santé de ces chiens souffre moins que celle des pointers, de chasses journalières dans l’eau glacée des marais. » (Barreyre.)

    Le pointer trempé d’une longue pluie froide grelotte… il a sujet de regretter dans les épines et les ajoncs, le feutrage et les longues soies du setter.