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dans l’eau qu’ils rencontrent ; le pointer quand il est lancé, n’y fait pas attention ; il craint de perdre un seul instant. C’est au maître à veiller sur le chien. Il part au galop, prend le vent, court en tout sens et tombe en arrêt. Vous êtes à mille pas de lui, qu’importe ! Son arrêt est si ferme, que vous avez le temps d’arriver » au son de sa clochette.

Blain, écrivain distingué, reconnaît quatre variétés de pointers : le pointer Anglais, celui d’Espagne, celui de Russie, celui de France.[1] Youatt ajoute une cinquième le pointer Portugais, race inférieure, dit-il, sous bien des rapports.

Le temps fut où le pointer d’Espagne, était fort prisé, en sa terre natale, aussi bien qu’à l’étranger, pour sa force, son fin nez etc. ; mais ses formes grossières, son caractère hargneux, son appétit vorace le firent bientôt tomber en discrédit.

Heureusement qu’on avait songé à le croiser avec le Foxhound ou lévrier à renard ; ses écrois furent réputés les égaux des pointers anglais, en vigueur, en vitesse et pour le flair. Blain mentionne un de ces chiens — la propriété du Col. Thornton — qui fut vendu ou échangé pour cent louis valant de vin de Champagne et de Bourgogne, une tonne de vin de Bordeaux, un fusil de chasse de valeur et un pointer.

Le pointer de Russie, peu connu en ce pays, mériterait

  1. « Avant la révolution française, les races de chiens d’arrêt de la France étaient fort estimées, et il est incontestable que les Anglais leur ont fait plus d’un emprunt pour améliorer les leurs. Elles se distinguaient par la finesse du nez, jointe à la fermeté de l’arrêt ; mais elles manquaient d’allures et de fonds. Ces défauts n’avaient pas d’ailleurs, les inconvénients qu’ils présentent aujourd’hui, parce que le gibier abondait partout. Infiniment moins pourchassé, il était beaucoup plus abordable.
    (Barreyre.)