Page:LeMoine - Chasse et pêche au Canada, 1887.djvu/206

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transférer à la toile quelques-uns des détails, mais l’ensemble, la vivacité des contrastes, la délicatesse des nuances, le divin afflatus qui vivifie ce tableau, qui me le donnera ? Pouvez-vous maintenant concevoir quelques unes de nos gloires, les reflets de l’aurore illuminant nos grands bois pendant une belle matinée d’automne.

« Nous cheminions rapidement l’un devant l’autre dans le sentier de la montagne, au sein des fougères et du thé sauvage dont les tiges nous inondaient d’une abondante rosée. Soudain notre chien d’arrêt d’aboyer énergiquement ; puis : Wi-r-r-r ! Glouc ! Glouc ! la note d’alarme de la perdrix, parmi les feuilles ; nous fîmes feu ensemble et un beau jeune coq, à l’œil noisette, à la fraise noire, tomba palpitant sur la rive d’un cours d’eau voisin. Mon camarade, bon luron, de s’écrier : « Excellent augure ! et pour nous préserver du rhumatisme et de l’humidité, trinquons à la naïade du ruisseau, qui nous a valu ce coup ; puis, nous mettrons à la broche notre perdreau pour notre repas du midi. »