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REGRETS — SOUVENIRS — VŒUX D’UN CHASSEUR


Grand saint Hubert.
Ora pro nobis[1] !


Oh ! qui me rendra mes dix-huit ans, mes joviales chasses d’automne, mon fidèle terreneuve, mon grand fusil à canards, qui ne ratait jamais ; et pourtant, oncques je ne fus chasseur que de menu gibier !

Nemrod, Ismaël, Esaü, Chiron, Pollux, Castor, ces messieurs adoraient la chasse, les chiens, les chevaux. « Ulysse fut blessé par un sanglier qu’il chassait : Mithridate, dans

  1. Saint Hubert, d’une famille noble d’Aquitaine, était dans sa jeunesse au service de Pépin d’Héristal, père de Charles Martel. Il aima d’abord le monde et la chasse avec passion ; bientôt, les conseils de saint Lambert, évêque de Maestricht, lui firent embrasser l’état ecclésiastique, et quand saint Lambert mourut, il devint évêque à sa place, en 708.

    Tout en détruisant le culte des idoles dans les Ardennes, le saint s’amusait a tuer les loups et les sangliers. Sa réputation s’étendit au loin ; il faisait des miracles, entre autres, la pluie et le beau temps, recette fort agréable pour un chasseur.

    En 731, il transféra son siège épiscopal de Maestricht, à Liège, dans la cathédrale qu’il fit bâtir, et mourut en 737.

    Son corps, déposé d’abord dans cette église, fut transporté, par ordre de l’empereur Louis-le-Débonnaire, à l’abbaye d’Andain, dans les Ardennes,