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Le lac Claire, à quatre milles de la gare de l’ancien chemin à lisses Gosford, a perdu de sa renommée : les poissons femelles, faute de protection, ont été capturées à leurs frayères ; les monceaux de truites expédiées aux marchés pendant l’hiver y sont pour quelque chose, dans cette destruction.

Il en est de même du lac St-Joseph : le temps fut ou en hiver ou au printemps, on capturait avec des lignes dormantes sous la glace, des Touladis, pesant vingt-cinq livres.

Cependant, on y fait des pêches excellentes : le 18 juin 1886, je rencontrai au lac St-Joseph, un jeune pêcheur de St-Roch, qui rapportait, près de vingt-cinq douzaines de belles truites capturées à la mouche et à l’appât du ver, dans une partie du lac ou l’eau a près de douze pieds de profondeur. Mais le lac St-Joseph continuera longtemps d’être l’Élysée des pêcheurs : la voie ferrée lui a ouvert un brillant avenir : et le service journalier sur cette belle nappe d’eau du gracieux yatch-à-vapeur, Ida, comme bateau-traversier, lui prête un nouveau charme.

Pour le citadin exténué par la chaude température d’été, pour l’homme de profession en vacance, je ne connais aucun endroit de pêche autour de Québec, d’un accès aussi facile, combinant autant d’attraits variés.

Une heure de marche par la voie ferrée du lac St-Jean, après avoir humé l’air fortifiant des bois résineux de Lorette, vous dépose sain et sauf, sur le pont de l’Ida : le sylphe des ondes vous promène, autour du fameux lac sur les lames naguère sillonnées par les rameurs Haulan et Hosmer : vous vous installez à la fraîche, sous le toit hospitalier de l’Hôtel dite Lakeview : un steake cuit à point, une savoureuse truite braisée, par M. White, et une bouteille de Médoc, le tout assaisonné d’un bon appétit, vous donne une idée des joies des bienheureux.