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l’escarcelle et le panier du pêcheur, tels que le bar, le crapet, le brochet, la carpe de France, le mulet, etc.

L’ACHIGAN

Au nombre des espèces prisées par l’amateur, comme game fish, citons d’abord l’achigan : nul poisson de sa taille (le ouinnaniche excepté) n’est plus vigoureux, plus alerte etc.

Il y a deux variétés d’achigan, que l’on reconnaît à la grosseur de leur bouche. L’achigan pèse en moyenne d’une à deux livres : de temps en temps, il se rencontre des individus plus gros, de trois livres ; et l’on a capturé dans une saison, des achigans, un ou deux peut-être, qui ont atteint le poids de quatre et même de cinq livres, l’extrême limite de leur pesanteur en nos latitudes boréales ; ces colosses, on ne les prend pas dans l’eau courante, mais sur les bas-fonds, dans les lacs, ou autour des îlots, loin de terre.

Il est certains lacs, comme celui de Brome, canton de Brome, ou l’achigan est plus gros qu’ailleurs. En septembre 1881, j’en vis un, pris dans ce lac, de l’espèce dite achigan à petite bouche, dont le poids excédait 7¼ livres.

Ce ne sont pas toujours les individus les plus volumineux qui donnant au pêcheur le plus de jeu, les jouissances exquises de l’art. Quant à moi, je préfère pêcher un vivace et frétillant poisson de deux à deux livres et demi, dans le remous d’un limpide ruisseau, qu’un de ces colosses, dans l’onde dormante d’un lac.

L’achigan commence à frayer dans le St-Laurent, vers le 10 avril ; un peu plus tard, dans la rivière Ottawa, dont les eaux sont plus froides ; au premier juin, le temps du frai est passé. Peu de mères portent leurs œufs au-delà. Les amateurs verraient avec plaisir cette pêche commencer le 1er, au lieu du 15 juin comme à présent.