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commencement du seizième siècle, époque où les Espagnols inventèrent l’arquebuse, dont le tube était plus long, mais dont le calibre était moindre que celui de la couleuvrine ; elle se déchargeait au moyen d’une fusée lente.

En 1515, eut lieu à Neuremberg, Allemagne, une amélioration notable : l’adaptation de l’appareil que les anglais nomment wheel-lock, procédé vieux comme le monde : enflammer l’amorce par la friction du silex sur des pyrites.

On continua cependant, jusqu’en 1627, à employer dans les armées anglaises, l’arbalète et la flèche, engins de guerre peu dispendieux et fort destructifs entre les mains des robustes archers des temps passés ; une flèche bien dirigée perçait à jour la cotte de mailles, la plus ingénieuse, la plus forte, comme il est facile de s’en convaincre en examinant celles déposées dans les anciens musées.

Le fusil à pierre[1] vit ses plus beaux jours, vers 1815 ; l’habile Joseph Manton, le roi des armuriers, au dire de M. Greener, avait alors mis la dernière main à son arme chérie, — avant de se lancer dans la confection des fusils à percussion, — en ajoutant à son mécanisme, l’arrêt de sureté, pour retenir le cran du fusil, quand on le chargeait. (Alfred M. Mayer).

Le fusil à pierre, inventé en Espagne, en 1630, paraît avoir été introduit en France, en 1640. En 1671, il devint l’arme des Grenadiers Français ; en 1703, l’infanterie l’adopta à la place du mousquet. C’était, au début, une arme

  1. Fusil vient du mot Focile, qui signifie, en Italien, pierre à feu. L’usage de la poudre, comme engin de guerre, date du quatorzième siècle. Chose singulière, les canons se chargeant par la culasse sont de très ancienne origine, et les fusils se chargeant de la même manière sont aussi d’origine ancienne.