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neur de la colonie, le capitaine Fitzroy, le docteur Lloyd, de l’artillerie, l’aïeul de M. Jas. Lloyd, avocat de Québec et plusieurs autres, se mit à l’œuvre pour improviser des acteurs. Deux bonnes actrices de New-York furent mandées ; avec ce corps dramatique, on joua plusieurs des drames anglais les plus en vogue. La tragédie de Douglas, High Life below stairs ; She stoops to conquer ; The Honey Moon ; Raising the Wind, etc, et attiraient chaque soir dans notre théâtre tout le monde fashionable de la vieille capitale. La recette nette atteignit le chiffre de $240 par soirée ; on la déposait entre les mains de l’aumonier du régiment, comme fonds, pour aider les émigrés indigents qui venaient du vieux pays.

En septembre, les courses de chevaux attiraient la gente fashionable aux plaines d’Abraham.

À la saison des frimas, le militaire se réunissait à la bourgeoisie, aux hommes de professions, aux riches négociants de la rue St-Pierre. On organisait le Tandem et le Driving Club. Puis, venaient la grande chasse au Caribou, avec Gros Louis, le Huron ; la pêche à la petite morue dans les cabanes sur la glace, à l’embouchure du Saint-Charles ; le pique-nique obligé au cône de Montmorency ; la course en cariole, en mars, avec des Dames à la Jeune Lorette, pour y déguster le sucre d’érable ; les bals annuels de souscription — Assembly Balls — à l’Union Hotel, en face de la Place d’armes ; les banquets et les soirées vice-royales, chez Sir John Cope Sherbrooke, plus tard chez le duc de Richmond, au Château St-Louis : les soirées musicales des Perceval, à Spencer-Wood.

Au 24 avril, on attendait avec impatience, la débâcle du pont de glace. Quelques jours plus tard, on notait l’arrivée des bécassines au Bas-Bijou, sur les grèves à la Canardière, les volées d’outardes, à destination de St-Joa-