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une excitation délirante et produit mille bruyants meets ou rendez-vous de chasseurs, dans tous les coins du Royaume-Uni.

Sieur Renard, pour le veneur anglais, est donc un être sacré, spécialement protégé de par les canons de la vénerie ; on ne saurait l’occire que selon les règles de St. Hubert. Le gentilhomme, convaincu d’avoir attenté aux jours d’un renard, soit par le poison, les pièges ou même en le tirant au fusil, n’oserait se montrer à son club ; heureux si le boycottage ne lui en ferme la porte.

La veille du jour de l’ouverture de la chasse, on rencontre aux gares des chemins de fer, des essaims de chasseurs, accompagnés de leurs garde-chasse, avec fusils, ou bien, des maîtres du chenil, (masters of the hounds) entourés de leurs meutes en laisse, Fox hounds. Tous ils attendent avec impatience le départ des convois, pour faire acte de présence le lendemain, dès l’aube, au rendez-vous.

Un écrivain dans Forest and Stream fixe a cent trente six le nombre de meutes de Fox hounds, employées pour la chasse au renard en Angleterre, en outre de quatre vingt quatorze meutes de levriers pour dépister les lièvres. Chose étonnante, ajoute-t-il, chaque jour de chasse, 20,000 chasseurs se mettent en campagne, la plupart montés sur des chevaux de grand prix. Les officiers, de toutes les branches du service militaire sont chasseurs, et leur aptitude à monter un cheval est bien connue. Ce sont ces exercices athlétiques et viriles qui ont donné à l’Angleterre, ses vaillants enfants ; qui leur assure vigueur et santé, sous les tropiques comme dans la zone arctique et qui ont fourni à leur petite île, le point d’appui, pour gouverner deux cent cinquante six millions de sujets, de par le monde.

Un jour, en août 1881, que je me rendais au manoir