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LE NOM DANS LE BRONZE

que l’expression de tendresse insistante de ses yeux, et un grand bonheur la pénètre.

Mais son frère seul, sur le quai, lui fait de grands signes de bienvenue. Comme un raz de marée, une douleur la submerge ; Steven n’est donc pas plus pressé de la revoir, après cette absence ? L’aime-t-il moins ?

Elle embrasse Jean, s’informe de la maison, puis elle parle de Québec, mais avec si peu d’entrain que son frère devine. Il a pitié. Pendant l’absence de Marguerite, sa mère, tous les jours, l’a entretenu des dangers de cet attachement de sa sœur pour le jeune Anglais. Elle l’a supplié d’user de son influence, lui assurant que les observations seraient mieux reçues, qu’elles auraient plus d’effet, venant de lui. Et il ne sait quoi penser de la question. Une seule chose lui paraît importante ; empêcher Marguerite de songer tout de suite au mariage.

— La maison était vide sans toi, ma petite. Mon rôle de vieux garçon est insoutenable quand tu n’y es pas. Au tennis, on t’attend aussi, jeune vedette ! Je t’ai annoncée pour ce soir. As-tu joué là-bas ?