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LE NOM DANS LE BRONZE

— Vous dites ; « votre race, » et je dirais ; « la mienne, » et il y aurait bientôt de l’hostilité entre nous.

— Vous exagérez. Depuis deux ans, nous sommes sans cesse ensemble. Avons-nous eu des dissentiments, des divergences d’opinions ?

— Je n’avais pas d’opinion. Je ne faisais que vous aimer, sans penser.

— Alors, vous m’aimez donc moins ?

— Non, ne me blessez pas inutilement, répond-elle avec douceur. Croyez que je souffre, que je vais souffrir plus que vous. Pour une femme, l’amour c’est plus important. Vous étiez tout. Je ne pensais qu’à vous. Je ne vivais que pour les moments que nous passerions ensemble. Et ce sera affreux, le vide, sans vous.

— Pas d’inutile sacrifice, Marguerite chérie. Vous êtes changée, vous avez toutes sortes d’idées nouvelles. J’avais voulu si passionnément que vous fussiez ma femme.

Elle tressaille à ces mots ; ma femme, qu’il prononce avec tant de tendresse, et qui évoquent pour elle un royaume inconnu et mystérieux. Si elle y