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LE NOM DANS LE BRONZE

— Je sais. C’est pour cela que j’ai dit non, mais c’est dur.

— Tu guériras. Je t’aiderai. Viens avec moi, en auto. Il fait beau. La promenade te fera du bien.

Il descend avec elle, son bras sous le sien, l’aide à passer son manteau, l’embrasse doucement.

Tant que la voiture traverse la ville, Marguerite regarde devant elle. Elle a toujours peur d’apercevoir Steven. Jean accélère, ils vont à une grande vitesse. Lui aussi souffre de cette peine ; en allant vite, ils laisseront peut-être la douleur derrière eux. Les phares illuminent les talus, les arbres qui luisent un moment. Le vent leur fouette le visage, parfumé de toutes ces odeurs qui sortent de la terre, le soir.

Longtemps ils dévorent l’espace, puis Marguerite demande à son frère d’aller lentement, et ils recommencent à parler. La nuit est toujours chaude, et la route déserte est apaisante. Jean cherche des consolations quand, tout à coup, il songe aux Dupré.

— As-tu des nouvelles de Louise ?

— J’en ai eu ce matin. Elle part pour l’Europe en octobre.