Page:Le Bon - Lois psychologiques de l’évolution des peuples.djvu/17

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Les réformateurs qui se succèdent depuis un siècle ont essayé de tout changer les dieux, le sol et les hommes. Sur les caractères séculaires de l’âme des races que le temps a fixés, ils n’ont rien pu encore.

La conception des différences irréductibles qui séparent les êtres est tout à fait contraire aux idées des socialistes modernes. Ce ne sont pas les enseignements de la science qui pourraient faire renoncer à des chimères les apôtres d’un nouveau dogme. Leurs tentatives représentent une phase nouvelle de l’éternelle croisade de l’humanité à la conquête du bonheur, ce trésor des Hespérides que depuis l’aurore de l’histoire les peuples ont toujours poursuivi. Les rêves égalitaires ne vaudraient pas moins peut-être que les vieilles illusions qui nous menaient jadis, s’ils ne se heurtaient au roc inébranlable des inégalités naturelles. Avec la vieillesse et la mort ces inégalités font partie des iniquités apparentes dont la nature est pleine et que l’homme doit subir.