Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/134

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contester que ces élèves ne soient, au moins extérieurement, beaucoup mieux élevés que ceux de nos lycées. Les parents s’aperçoivent très bien de la différence et les libres penseurs eux-mêmes envoyaient de plus en plus leurs enfants chez les congréganistes. Ils savaient d’ailleurs aussi que ces congréganistes s’intéressaient personnellement à leurs élèves, ce qui n’est pas le cas des professeurs des lycées, et les faisaient très bien réussir dans la préparation aux examens ouvrant l’entrée des grandes écoles.

Comme je ne vois aucun moyen d’infuser à nos universitaires les qualités incontestables que les congréganistes devaient à leurs croyances religieuses, j’ignore de quelle façon on ralentira les progrès des derniers. Des règlements, si rigides puissent-ils être, n’y pourront rien. Les supprimer est simplement les obliger à changer de costume. La diffusion de l’esprit clérical est assurément fâcheuse dans un pays aussi divisé que le nôtre, mais aucune persécution ne saurait l’entraver. On peut évidemment décréter, comme on l’a proposé, que l’État ne laissera les fonctions publiques accessibles qu’aux élèves ayant passé par le lycée, mais une telle loi serait facile à tourner, car les congréganistes n’auraient qu’à envoyer leurs élèves au lycée le nombre d’heures suffisant pour obtenir les certificats nécessaires. Supposons cependant que par des moyens draconiens, on les oblige tous à fermer leurs établissements comme il a déjà été fait pour les plus prospères. De telles lois auraient pour conséquence immédiate de transformer en ennemis du Gouvernement les parents tenant à confier leurs enfants aux congréganistes. Elles auraient aussi cette autre conséquence, beaucoup plus grave encore, de suppri-