Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/244

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et nous nous empressons d’étouffer les faibles traces de solidarité qu’ils possèdent et de développer leurs rivalités et leur égoïsme par cet odieux régime de prix et de concours, si justement condamné depuis longtemps par les Anglais et les Allemands.

Les Latins ne possèdent qu’une capacité très minime d’initiative, et nous leur imposons un régime de surveillance permanente, de vie réglée, de devoirs à heures fixes, qui ne leur laisse pas, dans leurs sept à huit ans de vie scolaire, une seule minute où ils aient à prendre la plus légère décision, la plus modeste initiative. Comment auraient-ils appris à se gouverner, puisqu’ils ne sont pas sortis sans maîtres un seul jour ? Les professeurs et les parents jugeraient très redoutable de leur laisser prendre l’initiative de monter seuls en omnibus pour aller visiter un musée.

Les Latins ont fort peu de volonté, mais comment en posséderaient-ils, puisqu’ils n’ont jamais eu à vouloir quelque chose ? Enfants, ils sont dirigés dans leurs moindres actes par leurs parents ; adolescents, par leurs professeurs. Devenus hommes, ils réclament bien vite la protection de l’État, et, sans cette protection, ne savent rien entreprendre.

Les Latins sont intolérants et sectaires, ils oscillent de l’intransigeance cléricale à l’intransigeance jacobine. Mais comment en serait-il autrement, puisqu’ils ne voient autour d’eux qu’intolérance ? Intolérance iibre penseuse et intolérance religieuse. C’est toujours avec mépris qu’ils entendent traiter les opinions d’autrui. Professeurs universitaires et professeurs congré-


    dans le Transvaal, à celle des journaux français après l’échauffourée de Langson. Aucun journal anglais n’essaya d’ébranler le Gouvernement. Nous renversâmes le nôtre en quelques heures.