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CHAPITRE IV

L’enseignement de l’histoire et de la littérature.


§ 1. — L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE.

Ce sont principalement les universitaires ayant le plus contribué à surcharger les programmes d’enseignement de l’histoire, qui les ont maltraités devant la Commission d’enquête. L’expérience devait nécessairement leur apprendre que l’enseignement mnémonique de l’histoire, tel qu’il est donné par l’Université, constitue une perte totale de temps pour les élèves. Aujourd’hui, les plus savants professeurs reconnaissent eux-mêmes avoir inutilement surchargé les programmes.

L’histoire est une mnémotechnie ou une philosophie. Tant qu’elle reste une mnémotechnie, elle risque d’être pour l’enfant une fatigue en pure perte ; elle ne devient une philosophie qu’avec l’âge et surtout lorsque l’adolescent est appelé à appliquer sa réflexion au monde voisin de celui où il doit vivre.

Pour l’enfant, n’y aurait-il pas avantage à ne lui présenter que les grandes étapes de l’histoire ancienne et des premiers siècles de notre propre histoire sous forme de tableaux qui frappent son imagination et, en provoquant des comparaisons avec ce qu’il voit journellement autour de lui, lui laissent une impression durable[1] ?

  1. Enquête, t. I, p. 10. Gréard, vice-recteur de l’Académie de Paris