Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. H. Le Châtelier attribue, « tout le monde, dit-il, est d’accord sur ce point », l’état de stagnation de notre enseignement scientifique aux examens et aux concours qui uniformisent et immobilisent l’enseignement « après lui avoir imprimé la direction la plus funeste ». Il indique aussi comme cause de notre décadence scientifique l’insuffisance de nos professeurs. « Il faudrait avant tout et surtout avoir un recrutement de professeurs de l’enseignement secondaire pour lesquels la préoccupation de l’examinateur ne soit pas le commencement et la fin de la sagesse. »

Tout cela est assurément très juste, mais comme, avec les idées latines actuelles, les concours et les professeurs ne sont pas modifiables, on ne peut espérer aucune réforme de notre enseignement scientifique.

Ce n’est donc qu’à un point de vue philosophique pur et tout en sachant très bien que les idées qui vont être exposées ne sont pas réalisables aujourd’hui que nous indiquerons ce que pourrait être un enseignement des sciences physiques, organisé de façon à ce que l’élève pût en retirer grand profit.


§ 3. — IMPORTANCE DE L’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES EXPÉRIMENTALES
DANS L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
.


L’enseignement expérimental a une telle puissance éducative qu’on ne saurait le commencer trop tôt. Il faut s’y prendre de très bonne-heure pour tâcher d’inculquer à l’enfant de l’esprit d’observation et du jugement.

Avant donc de rechercher ce que devrait être l’étude