Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rarement. Si, dans les expériences que j’ai publiées pendant dix ans sur la dématérialisation de la matière, la phosphorescence invisible, l’opacité de certains corps pour les ondes hertziennes, la généralité dans la nature des phénomènes radio-actifs, etc., il m’a été possible de découvrir quelques faits entièrement nouveaux, c’est en partie parce que, travaillant dans mon propre laboratoire et à mes frais, j’étais toujours obligé de me servir d’instruments simples et peu coûteux.

Dans le passage précédemment cité, Dumas insiste avec raison sur l’utilité de répéter les expériences avec des instruments aussi simples que ceux dont les inventeurs faisaient usage. Il serait tout à fait capital pour le développement mental de l’élève de lui montrer, ce que les livres n’indiquent guère, comment les grands fondateurs de la science ont réalisé leurs découvertes et les difficultés auxquelles ils se sont heurtés. La chose est d’autant plus facile que ces illustres novateurs, comme le dit fort bien Dumas, ont presque toujours fait usage d’appareils rudimentaires qui ne sont devenus compliqués que plus tard. L’expérience fondamentale d’Œrsted, de la déviation de la boussole par un courant, peut être répétée avec une dépense de quelques francs et le professeur ne manquera pas de montrer à l’élève pourquoi Œrsted n’arriva pas à la réussir pendant longtemps. Il lui montrera aussi pourquoi l’expérience fondamentale de l’induction (déviation d’un galvanomètre relié aux deux pôles d’un aimant, quand on introduit un morceau de fer entre les deux branches de l’aimant) demanda beaucoup de recherches à Faraday, bien qu’elle soit des plus faciles à répéter. L’histoire de la découverte de la longue-vue