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de philosophes. L’enquête a prouvé que ces boutades constituaient de terribles réalités.

Si les causes de l’état inférieur de l’enseignement universitaire ont échappé à la plupart des observateurs, la mauvaise qualité de cet enseignement avait été fréquemment signalée avant l’enquête actuelle. Il y a bien des années que M. Henry Deville, dans une séance publique de l’Académie des Sciences, s’exprimait ainsi : « Je fais partie de l’Université depuis longtemps, je vais avoir ma retraite, eh bien, je le déclare franchement, voilà en mon âme et conscience ce que je pense : l’Université telle qu’elle est organisée nous conduirait à l’ignorance absolue. »

Dans la même séance, l’illustre chimiste Dumas faisait remarquer qu’il « avait été reconnu depuis longtemps que le mode actuel d’enseignement dans notre pays ne pouvait être continué sans devenir pour lui une cause de décadence. »

Et pourquoi ces jugements si sévères, prononcés tant de fois contre l’Université par les savants les plus autorisés, n’ont-ils jamais produit d’autres résultats que de perpétuels et inutiles changements de programmes ? Quelles sont les causes secrètes qui ont toujours empêché aucune réforme utile d’être réalisée ?


III

Il est aisé de voir les inconvénients d’un ordre de choses quelconque, institutions politiques ou éducation, et d’en faire la critique. Une critique négative est à la portée d’intelligences très modestes. De telles intelligences ne sauraient découvrir ce qui peut être modifié, en tenant compte des divers fac-