Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mêmes termes qu’en Europe. À côté de la vieille académie ou « high school » classique, préparatoire aux collèges, ont été créées des écoles moyennes qui cherchent à résoudre le problème qui préoccupe tous les pays industriels : la préparation, par l’enseignement moyen, aux fonctions de la vie réelle en même temps qu’aux études supérieures.

Pour satisfaire à la fois aux conditions imposées à l’entrée des universités et établir les bases d’une préparation solide à la vie pratique, les programmes d’enseignement se bigarrèrent de mille façons ; on y trouve des matières allant d’Eschyle à la comptabilité et l’arpentage. De ce chaos se sont dégagés des groupes de cours qui ont constitué : 1° la section grecque-latine ; 2° la section latine ; 3° la section scientifique que l’on retrouve dans l’organisation de notre enseignement moyen.

Ces divisions existent dans la généralité des grandes écoles moyennes américaines, non comme un cadre fixe imposé à l’élève, mais conçues très librement. Le régime actuel d’un grand nombre des écoles secondaires n’est pas celui des sections séparées ; il est basé sur un noyau de branches prescrites à tous, qui se complètent d’un grand nombre de branches facultatives, parmi lesquelles l’élève choisit librement, sans aucune entrave réglementaire ; l’anglais (trois ou quatre années), les mathématiques (deux années) sont, en général, les branches communes les plus usuelles ; l’histoire, les sciences naturelles et les langues modernes y sont parfois incluses.

Dans certaines écoles, 70 p. 100 du temps sont dévolus aux branches librement choisies ; dans les autres, de 40 à 70 p. 100 du temps. Chose curieuse, les statistiques prouvent que le nombre d’élèves qui étudient le latin se maintient.

Les travaux manuels ont même envahi les écoles moyennes classiques. À Boston, ils sont inscrits au programme comme branche facultative ; les élèves sont si bien entraînés par les travaux manuels, universellement enseignés dans les écoles élémentaires, que la plupart de ceux qui passent dans les « high schools » participent volontairement à ces travaux. Les jeunes filles font les travaux de cuisine, de confection et s’exercent dans les arts domestiques, tandis que les garçons travaillent dans les ateliers. Sauf en ce point, les cours des écoles secondaires sont identiques pour les représentants des deux sexes. Les écoles secondaires techniques ne donnent pas l’instruction professionnelle dans les arts mécaniques ; elles sont des institutions d’enseignement général au même titre que nos athénées et lycées. Les cours de dessin et de travaux manuels sont des disciplines à l’égal des mathématiques, de la géographie et de l’histoire. Leur enseignement scientifique, littéraire et manuel con-