Page:Le Bon - Psychologie de l’Éducation.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moyen d’éducation ; ils accusent les éducateurs suédois d’avoir retiré la pensée et la vie aux modèles du sloyd, à force de l’épurer et d’en expulser toute nuance technique ; le souci d’introduire dans les travaux une pensée directrice explique le soin avec lequel les projets sont préalablement discutés par les élèves. Dans ce but, ils se groupent autour des professeurs, échangent leurs vues, questionnent, critiquent, tant que la pensée à développer dans le travail n’est pas nettement précisée. De même, pour enseigner une opération nouvelle ou l’usage d’un outil non étudié, le professeur réunit les élèves autour de lui, démonte l’outil, en décrit les parties, l’affûte, le remonte, en explique l’usage et les effets.

Dans les écoles normales pour professeurs de travaux manuels et dans les milieux scolaires, les effets de chaque outil, de chaque opération, et de l’exécution de chaque objet ont été expérimentés méticuleusement au point de vue éducatif.

Si la doctrine tend à s’unifier et à se fixer, la forme des objets auxquels se rattachent les travaux varie à l’infini, suivant la formation personnelle des professeurs et l’influence des milieux.

Certaines écoles secondaires accentuent, plus que les autres, le caractère artistique des travaux et cherchent à développer le sens du beau par l’exécution d’objets qui présentent de belles lignes et une décoration de goût. Aux modèles de base, imposés à tous les élèves et qui relèvent plutôt de la technique de la menuiserie industrielle, elles ajoutent des objets auxquels les élèves appliquent des incrustations, le découpage et même la sculpture, travaux décoratifs qui répondent à une préoccupation d’art, malgré leur caractère sommaire.

CONCLUSIONS

L’Européen envoie ses enfants à l’école pour y apprendre « quelque chose » ; l’Américain désire que l’école assure l’éducation intégrale, physique, intellectuelle et morale de ses enfants.

Les grandes idées sur l’essor d’une nation par l’éducation sont à l’arrière-plan dans nos écoles ; les cadres de l’instruction sont fixes, les méthodes ne font cas que des notions abstraites, de l’argumentation purement logique et des conclusions tirées du syllogisme ; les matières sont enseignées par des moyens conventionnels qui semblent s’éloigner des formes de la vie réelle ; les questions d’organisation, les programmes, les tendances