Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 1 1902.djvu/16

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davantage la mémoire du probe et pur savant que fut Léon Marillier.

Lorsqu’en 1892, devenu mon frère par alliance après avoir été mon frère d’études, il écrivit à ma demande la préface de ce recueil, il était encore tout jeune débutant dans le domaine des sciences religieuses où il ne devait pas tarder à passer maître. Ce n’en était pas moins déjà, dès cette époque, un débutant d’une rare valeur, et il y parut bien, au fond comme à la forme de son introduction à la Légende de la Mort, le premier travail de ce genre où il se fût essayé. Il en reçut de grands éloges qui n’allaient naturellement pas sans quelques critiques. Celles-ci surtout le touchèrent. Sa conscience infiniment scrupuleuse s’en exagéra, plus qu’il n’eût fallu peut-être, la portée, si bien qu’il ne tint plus aucun compte des qualités de son œuvre et n’en mesura que les faiblesses. Il me signifia dès lors son ferme propos de ne la plus laisser reparaître en tête des éditions ultérieures qu’autant qu’il lui aurait été donné de la refondre et de la récrire. Je lui répondis que j’attendrais le loisir espéré, un loisir, hélas ! qui ne devait venir jamais. Où l’eût-il trouvé, au milieu des tâches, d’année en année plus multiples, qui sollicitaient de toutes parts son activité prodigieuse et son esprit universel ? Maître de conférences à l’École des Hautes-Études, professeur d’histoire nationale à l’Hôtel de Ville, chargé d’un cours de morale à