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LA LÉGENDE DE LA MORT


EN BASSE-BRETAGNE


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CHAPITRE PREMIER


Les Intersignes


Les intersignes[1] annoncent la mort. Mais la personne à qui se manifeste l’intersigne est rarement celle que la mort menace.

Si l’intersigne est aperçu le matin, c’est que l’événement annoncé doit se produire à bref délai (huit jours au plus). Si c’est le soir, l’échéance est plus lointaine  ; elle peut être d’une année et même davantage.

Personne ne meurt, sans que quelqu’un de ses proches, de ses amis ou de ses voisins n’en ait été prévenu par un intersigne.

  1. Le mot « intersigne » se rend en breton de diverses manières suivant les régions. Les désignations les plus fréquentes sont celles de seblanchou, semblants ; de sinaliou, signes avertisseurs ; de traou spont, choses d’épouvante. Sur les intersignes, cf. L. F. Sauvé, Traditions populaires de la Basse-Bretagne, Intersignes et présages de mort (Revue celtique, t. VI, p. 495-499). L. Dufilhol, Guionvac’h, 2e éd., p. 184-185, énumère quelques intersignes.