Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/108

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— Quoi ? OÙ ?

— Là, dans le foyer, ces deux vieux. Ne les reconnaissez-vous pas ?

— Vous rêvez ou vous avez la mauvaise fièvre, mon pauvre mari. Il n'y a, dans le foyer, que le feu qui braisille.

— Mettez donc votre pied sur le mien*^ Radegonda, vous verrez comme moi.

Elle mit son pied sur le sien et vit, en effet, les deux vieux.

— Dieu pardonne aux défunts I... Mais c'est votre père et votre mère ! balbutia-t-elle en joignant ses mains, de stupeur et d'épouvante.

11 répondit :

— De grâce, ne dites et ne faites rien qui puisse les troubler.

— Que nous veulent-ils ?

— Je vous expliquerai la chose, quand ils seront partis.

Dans Tâtre, le vieux disait à la vieille :

— Étes-vous assez réchauffée, Maharit ? Voici bientôt notre heure.

Et la vieille disait au vieux :

— Oui, je n'ai plus si froid, Jelvestr. Mais il me tarde bien que ma dure pénitence soit finie.

Sur ce, l'horloge tinta le premier coup de minuit. Les deux vieillards se levèrent, disparurent". Et alors,

1. Cf. ci-dessus, U I, p, 4.

2. En Irlande, on croit que les âmes errantes des parents morts viennent passer la nuit dans la maison. On laisse les