Page:Le Braz - La légende de la mort chez les Bretons vol 2 1902.djvu/421

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de s'enrichir. Ceux qui sont au haut du champ ont observé toutes les fêtes ; c'est pourquoi ils sont aujourd'hui si joyeux : ils savent que le paradis les attend.

« Les colombes blanches sont les âmes qui, ayant entendu prêcher la parole de Dieu, lui sont toujours demeurées fidèles.

« Les colombes grises, ce sont les âmes qui n'ont pas persisté dans la bonne voie.

M Les colombes noires, ce sont les âmes qui ont préféré les plaisirs pervers à l'austérité chrétienne. »

Je ne donne de cette variante que les parties qui m'ont paru présenter quelque intérêt. On voit, du reste, que d'une légende à l'autre les épisodes varient assez peu.

Cf. Luzel, Contes populaires de Basse-Bretagne y i, l : Les Voyages vers le So/et7, p. 3-140 et spécialement : La fille qui se maria à un mort, p. 3 ; La femme du Trépas, p. 14 ; Le prince turc Fnmelgus^ p. 25 et Le Château de cristal, p. 40. Le rapprochement de ces versions diverses met nettement en lumière le caractère mythologique de tout ce cycle légendaire où les éléments chrétiens semblent bien n'avoir été introduits que postérieurement. Voir aussi les notes que M. Luzel a mises à la seconde version de « Celui qui alla porter une lettre au Paradis » {Légendes chrétiennes, p. 247 et suiv.). Les récits parallèles publiés dans les Contes populaires de Basse^Bretagne sont plus voisins du « Boiteux et son beau-frère l'ange » que du « Voyage de lannik » ; cette dernière légende est, du reste, bien plus profondément pénétrée de conceptions et de sentiments chrétiens et semble avoir subides remaniements beaucoup plus importants.

b.