Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/14

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du héros jouent un rôle essentiel. Ici, les personnages que les conteurs mettent en scène sont les premiers venus ; si c’est leur aventure qu’on raconte et non pas celle de tel ou tel autre, c’est parce qu’on est leur voisin, qu’on les connaît, que l’on s’intéresse à eux et aussi parce qu’on est mieux renseigné sur ceux qui vivent auprès de vous. Aussi l’exactitude littérale serait-elle, à tout prendre, beaucoup moins importante pour un recueil comme celui que nous publions aujourd’hui que pour un recueil de contes : ce qui importe ici, à vrai dire, ce sont beaucoup plutôt les thèmes des légendes que les légendes elles-mêmes ; elles ne sont, à tout prendre, qu’une illustration, une sorte de mise en œuvre, animée et vivante, des croyances et des rites que nous a révélés l’observation directe.

M. Le Braz les a recueillies cependant avec le même soin scrupuleux avec lequel il recueillait naguère en compagnie de M. Luzel les chansons populaires de la Cornouaille et du Trécor[1]. La plupart de ces légendes lui ont été contées en breton, quelques-unes en français ; il les a toutes écrites sous la dictée des conteurs dans la langue même où elles lui étaient dites, puis il a en-

  1. Soniou Breiz-Izel, Bouillon, 2 vol., 1890.