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À Bénodet, et dans la région, au moment où le cercueil sort de l’église, après la messe d’enterrement, les porteurs ont coutume de le heurter à la muraille. Ils agissent ainsi, selon d’aucuns, pour dire adieu à l’église, au nom du mort ; selon d’autres, pour demander à saint Pierre d’ouvrir toutes grandes à l’âme les portes du paradis.

Au moment où le prêtre jette sur le cercueil la première pelletée de terre, il peut voir dans son livre d’heures quel doit être le sort de la personne enterrée. Mais il lui est interdit de divulguer ce secret, sous peine de prendre — fût-ce en enfer — la place du défunt.

Il est un moyen à la portée de tous pour savoir si une âme est damnée ou non.

Il suffit de se rendre, au sortir du cimetière, aussitôt après l’enterrement, dans un lieu élevé et découvert, d’où l’on ait vue sur une certaine étendue de pays. De là-haut, on crie le nom du mort par trois fois, dans trois directions différentes. Si une seule fois l’écho prolonge le son, c’est que l’âme du défunt n’est point damnée.