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XXXII

L’Agrippa[1], ou Vif, ou Égremont


L’Agrippa est un livre énorme. Placé debout, il a la hauteur d’un homme.

Les feuilles en sont rouges, les caractères en sont noirs.

Tant qu’on n’a pas à le consulter, on doit le maintenir fermé à l’aide d’un gros cadenas.

C’est un livre dangereux. Aussi ne faut-il pas le laisser à portée de la main. On le suspend, au moyen d’une chaîne, à la plus forte poutre d’une pièce réservée. Il est nécessaire que cette poutre ne soit pas droite, mais tordue.

Le nom de ce livre varie avec les pays.

En Tréguier, il s’appelle l’Agrippa ; dans la région de Châteaulin, l’Egremont ; aux alentours de Quimper, Ar Vif.

Ce livre est vivant[2]. Il répugne à se laisser con-

  1. Cf. Luzel, Lég. chrét., t. II. p. 361 et 371, 374. — [L.-M.]
  2. De là peut-être ce nom bizarre de « Ar Vif » (le vif) qu’on lui donne en Basse-Cornouailles.