Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/221

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— As-tu pris l’âme d’un tel ?

Si tous répondent : Non, c’est que l’âme est sauvée.

Pour les congédier, le prêtre les appelle de nouveau par leurs noms, mais en commençant par le nom du diable qui est arrivé le dernier, et ainsi de suite.

Les ignorants qui se mêlent de lire dans l’Agrippa, dans l’Egremont, ou dans le Vif, sont durement châtiés de leur imprudence.

Le curé de Pluguffan[1] entra un jour dans la sacristie pensant y trouver le bedeau, dont il avait besoin. La sacristie était vide.

— Il ne doit cependant pas être loin, se dit le curé, car voici ses sabots.

Il appela :

— Jean ! Jean ! Pas de réponse.

Il allait sortir, impatienté, quand il aperçut son « Vif » tout grand ouvert sur la table, à la page où sont inscrits les noms des démons.

— Ah ! je comprends ! s’écria-t-il. Jean aura invoqué les diables et n’aura pas su les congédier. Ils l’ont emporté dans l’enfer. Pourvu que je n’arrive pas trop tard !

Très vite, il se mit à débiter la kyrielle des noms, en commençant par la fin.

  1. Finistère