Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/346

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manque : après quoi, ils voleront tout droit au ciel. Les saintes avant d’entrer au Paradis peuvent passer par les limbes pour voir leurs enfants, morts sans baptême, les saintes surtout qui ont beaucoup prié pour les âmes abandonnées.

Certaines âmes sont condamnées à faire pénitence jusqu’à ce qu’un gland, ramassé le jour de leur mort, soit devenu un plant de chêne propre à quelque usage.

Tel fut le cas de Jouan Caïnec. Mais Jouan Caïnec avait été, de son vivant, un homme avisé, et il lui en était resté quelque chose après sa mort. Le gland, semé le jour de son trépas, ne fut pas plus tôt hors de terre qu’il coupa la jeune pousse et en fabriqua une « cheville de voiture ». Grâce à ce stratagème, il n’eut pas longtemps à rôtir dans les flammes.

D’autres âmes sont condamnées à faire des mottes de tourbe, en quantité suffisante pour chauffer trois ans durant le purgatoire ; d’autres encore à couper de l’ajonc, pendant un nombre fixé d’années, pour chauffer le feu du purgatoire.