Page:Le Braz - La légende de la mort en Basse Bretagne 1893.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Feu au-dessus, feu au-dessous,
Criant, implorant vos prières.


VIII


Par ceux que nous avons nourris
Voici beau temps que nous sommes délaissés.
Priez, parents et amis,
Car nos enfants ne le font pas !


IX


Priez, parents et amis,
Car nos enfants ne le font pas ;
Priez, parents et amis,
Car les enfants sont des ingrats.


X


Allons ! sautez de votre lit,
Sautez pieds-nus sur la terre,
À moins que vous ne soyez malades
Ou déjà surpris par la mort[1] !…


Les gens qui vont ainsi chanter de porte en porte la « complainte des âmes » durant la nuit de la Toussaint, ont souvent senti passer sur leur cou l’haleine froide de l’Anaon qui se pressait en foule derrière eux.

Souvent aussi on a entendu, cette nuit-là, les feuilles mortes bruire dans les sentiers, comme sous les pas d’êtres invisibles.

  1. On trouve une version du chant des âmes dans E. Souvestre, les Derniers Bretons (1843), p. 163. — [L. M.]