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CHAPITRE VIII

Les morts malfaisants. — conjurations et conjurés


Le revenant le plus malintentionné ne peut rien contre trois baptêmes réunis, c’est-à-dire contre trois personnes cheminant de compagnie et ayant été toutes les trois baptisées[1].

Pour se garantir des maléfices d’un fantôme, il n’est que de lui crier :

— Si tu viens de la part de Dieu, exprime ton désir. Si tu viens de la part du diable, va-t-en dans ta route, comme moi dans la mienne.

Il importe surtout de le tutoyer. Si on s’oubliait à lui dire « vous », on serait perdu[2].

  1. Cf. Sauvé : Voyage et Voyageurs. Melusine, III, c. 358 ; R.-Fr. Le Men : Traditions et superstitions de la Basse-Bretagne, in Rev. Celtique, t. I, p. 419. — [L. M.]
  2. Ce dernier renseignement m’a été communiqué par François Le Roux, de Rosporden. Il m’a du reste été confirmé à diverses reprises. Or, on aura occasion de remarquer presque constamment, au cours de ce volume, que là où l’on fait converser un vivant avec un mort, le vivant dit « vous » au mort, et que c’est