Page:Le Cardonnel - Carmina sacra, 1914.djvu/123

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III


Enfants, tous vous l’ont dit, votre patrie est belle.
Elle garde pour nous les trésors du grand Art :
Les peuples transportés s’inclinent devant elle ;
Elle enchante le monde avec son clair nectar.

Gracieuse à jamais, elle est, encor, robuste :
C’est d’un geste vaillant qu’elle tend son flambeau ;
Et quand un lutteur las touche sa terre auguste,
Il se lève plus fier, il ressurgit plus beau.

Elle a le don heureux des paroles chantantes :
Qui l’a vue une fois ne peut pas l’oublier ;
On rêve de ses nuits doucement éclatantes,
Que parfume une odeur de rose et de laurier.

Moi, dans chacun de vous je trouve un jeune frère.
Combien de nos héros, dans vos champs, endormis !
Nos deux sangs ont mêlé leur pourpre vive et fière ;
Et vous me souriez, ô radieux amis.