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LE CORAN.

notre vengeance, et les flammes seront son habitation. Malheur à ceux qui y seront précipités !

57O croyans ! vos serviteurs, vos esclaves et ceux qui ne sont pas parvenus à l’âge de puberté, vous demanderont la permission de paraître devant vous[1], avant la prière de l’aurore, à midi lorsque vous quittez vos habits, et après la prière du soir. Il leur sera permis de se présenter devant vous dans d’autres momens, si quelque service exige leur présence. Dieu vous déclare ses volontés. Il est savant et sage.

58Vos enfans parvenus à l’âge viril, vous demanderont la même faveur, ainsi que vous le pratiquâtes envers vos pères. Le Seigneur vous dévoile ses préceptes. Il est savant et sage.

59Les femmes âgées incapables de mariage, pourront quitter leurs voiles, pourvu qu’elles n’affectent pas de se montrer. Elles feront mieux de ne point user de cette permission. Dieu sait et entend tout.

60Il est permis à l’aveugle, au malade, aux boiteux et à vous de manger dans la maison de vos enfans, dans celle de vos pères, de vos mères, de vos frè-


  1. L’ancienne autorité des pères de famille, la première que les hommes ayent connue, s’est conservée dans l’Orient. Le Coran ne l’a point établie. Il n’a fait que la rendre plus sacrée. Le père de famille y jouit encore des droits que la nature lui a donnés. Il est juge et pontife. Ses serviteurs, ses enfans ne paraissent point devant lui sans sa permission. Ils doivent aller le matin, à midi et le soir lui offrir leurs services, et recevoir ses bénédictions. Il juge les différens qui naissent parmi eux, et immole les victimes du Beïram (fête des Turcs). C’est là que l’on voit des objets attendrissans. Le même toit renferme souvent quatre générations. L’extrême vieillesse, l’âge viril, la tendre enfance, y sont réunis par des liens sacrés et chéris.