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LE CORAN.

à d’autres usages. Nous les empêchions de nuire.

83Célèbre la confiance de Job[1], quand il s’écria : Seigneur, le malheur s’est appesanti sur moi ; mais ta miséricorde est infinie.

84Nous entendîmes sa voix. Nous le délivrâmes du fardeau qui l’opprimait, et nous le rendîmes à sa famille. Nous augmentâmes ses biens, par un effet de notre miséricorde, et pour l’instruction des serviteurs de Dieu.


  1. Nous rapporterons ici ce que les docteurs musulmans pensent de Job. Il descendait d’Esaü et possédait de grandes richesses. Des troupeaux de bœufs, de moutons, de chameaux et de chevaux couvraient ses campagnes. Son épouse se nommait Rahmet. Dieu l’éprouva en lui ôtant tous ses biens. Il fut réduit à une extrême misère. Couvert de vermine, couché sur un fumier (a), personne ne pouvait supporter la puanteur qui s’exhalait de son corps. Sa femme le servait avec patience ; mais Satan étant venu lui rappeler son ancienne félicité, et lui promettre de lui rendre ses richesses s’il voulait l’adorer, Rahmet le pria d’y consentir. Job en colère jura, que s’il revenait en santé, il lui donnerait cent coups de verges. Le ciel couronna sa persévérance. Il lui envoya, l’ange Gabriel qui le prit par la main, et l’aida à se lever. A l’instant une fontaine jaillit de dessous ses pieds. Il s’y désaltéra, s’y lava. Les vers qui le rongeaient tombèrent. Il devint plus beau qu’il n’avait été. Dieu augmenta ses richesses, et lui rendit sa famille et ses enfans, etc. Plusieurs auteurs croient que Job fut prophète, et qu’il vécut du temps de Jacob. On compte parmi ses fils, Basciar, Hod et d’Elcaphel. Chronique d’Ismaël ebn Ali, au chapitre de Job.

    (a) Le mot arabe mezbalat signifie fumier. La vulgate l’exprime de la même manière. Mais dans l’hébreu, mezbalat est rendu par le mot cendre, ce qui ne s’accorde plus avec le texte. D’où il paraît que Job a écrit en arabe, et que notre vulgate a été traduite d’après le texte arabe. Marracci.