Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/126

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Les Égyptiens ont un crime à me reprocher ; ils me mettront à mort.

Ne crains rien, reprit le Seigneur. Partez. Opérez des merveilles. Je serai avec vous et j’entendrai.

Ils se rendirent auprès de Pharaon et lui dirent : Nous sommes les ministres du souverain des mondes.

Laisse partir avec nous les enfans d’Israël.

Ne t’avons-nous pas nourri pendant ton enfance, dit le roi à Moïse ? N’as-tu pas vécu plusieurs années à ma cour ?

N’as-tu pas commis un meurtre ? Certainement tu es un ingrat.

Il est vrai, répondit Moïse, j’ai versé le sang d’un Égyptien, et j’ai été coupable.

La crainte m’a fait fuir du milieu de vous ; mais Dieu m’a accordé la sagesse, et m’a chargé de sa mission.

Les faveurs dont tu m’as comblé sont d’avoir réduit en esclavage les enfans d’Israël.

Quel est le souverain des mondes, lui demanda le roi ?

C’est, répondit Moïse, celui qui gouverne les cieux et la terre. Il domine dans l’immensité de l’espace. Croirez-vous ces vérités ?

L’avez-vous entendu, dit le prince à ceux qui l’environnaient ?

Il est votre Dieu, ajouta Moïse, et le Dieu de vos pères.

Celui qu’on vous a envoyé, reprit Pharaon, est un insensé.

Il est, continua le prophète, le souverain de l’orient, de l’occident, et de l’espace qui les sépare, si vous le comprenez.