Page:Le Coran - Traduction de Savary, volume 2, 1821.djvu/59

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Seigneur, dit-il, mon corps est tombé dans l’infirmité. Les cheveux blancs couvrent ma tête.

Je n’ai jamais été malheureux dans les vœux que je t’ai adressés.

Je crains ceux qui hériteront de mon rang. Ma femme est stérile. Donne-moi un fils, et mets le comble à tes faveurs.

Qu’il soit mon héritier ; qu’il ait l’héritage de la famille de Jacob ; et qu’il te soit agréable.

Zacharie, nous t’annonçons un fils nommé Jean.

Personne avant lui n’a porté ce nom.

Seigneur, répliqua Zacharie, comment, aurai-je ce fils ? Mon épouse est stérile, et je touche à la décrépitude[1].

Il en sera ainsi. Ce prodige n’est point au-dessus de ma puissance, dit le Seigneur. C’est moi qui t’ai créé de rien.

Seigneur, ajouta le vieillard, donne-moi un signe pour garant de ta promesse. Tu seras muet pendant trois jours, reprit l’ange.

Il sortit du sanctuaire, et s’avançant vers les Hébreux, il leur faisait signe de louer Dieu le matin et le soir.

Jean ! lis les écritures avec ferveur. Nous lui donnâmes la sagesse dès sa plus tendre enfance.

Il eut la bienfaisance et la piété en partage. Juste envers ses parens, il ne connut ni l’orgueil, ni la désobéissance.

La paix fut avec lui à sa naissance, à sa mort ; elle l’accompagnera au jour de la résurrection.

  1. Si l’on en croit Gelaleddin, Zacharie avait alors cent vingt ans et son épouse quatre-vingt-dix-huit.