Page:Le Dantec — L'Athéisme.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

placé dans son calorimètre ? Il faut un effort intellectuel pour ne pas penser.

La question me paraît d’ailleurs mal placée sur le terrain énergétique ; on ne pourra, en effet, mesurer dans cette voie que des résultats d’ensemble. Une même quantité d’énergie dépensée pourra correspondre à un travail musculaire considérable et un travail cérébral faible, ou, au contraire, à un travail cérébral important et un travail musculaire presque nul ; et l’expérimentateur ne pourra pas discerner ce qui est la part du muscle et ce qui est la part du cerveau. Je crois, au contraire, que les fluctuations de la pensée humaine étant liées à des variations de détail dans l’état du cerveau, à des modifications dans l’état des neurones et dans les rapports de neurone à neurone, c’est seulement une étude de détail, une étude topographique, si j’ose m’exprimer ainsi, qui permettra de suivre, dans les particularités mesurables du cerveau, les phénomènes de la pensée. Je ne me suis donc reporté, une fois de plus, à l’affirmation de M. Armand Gautier, que pour prouver, comme je le disais au commencement de cet article, quel rôle incroyable joue la logique de sentiment dans les questions de monisme et de dualisme. Entraîné par ses préférences personnelles, un expérimentateur habile, un homme de science justement admiré n’hésite pas à donner comme réalisées des expériences qui n’ont pas été faites, qui ne