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J’y volai sur-le-champ, et une éjaculation abondante fut le fruit de la polissonnerie qui, rendit utile la mécanique du bon gagne-petit, qui, ponctuel, la vint rechercher au temps prescrit ; elle lui ordonna de la rapporter à pareil prix tous les deux jours, pour ses besoins pressants.

Ma liaison avec Gabrielle dura l’espace de cinq années ; j’en avais donc cinquante, lorsque des événements divers me séparèrent d’elle.

Sans maîtresse et ne jouissant plus que d’un mince revenu, n’étant plus dans l’âge de voltiger de plaisir en plaisir, je me mis à politiquer jusqu’à l’âge de soixante ans. Le caveau devint ma seule habitude, et là, rêvant aux emplois différents que j’avais faits de mes jours, j’enrageais intérieurement de ne pouvoir me retrouver à l’âge heureux où j’avais baisé Constance pour la première fois. Chaque instant où je pensais à cette époque délicieuse, le principe de la génération se raidissait encore quelque peu, le feu de la paillardise circulait dans mon sang et colorait mes joues ; je songeais encore au plaisir ; la poignée de verges de Gabrielle me revenait dans l’imagination ; je courais au bordel le plus prochain, où, au moyen d’un petit écu, je me faisais administrer