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« vous livre aux regrets tardifs de la langueur et de l’impuissance ? Je vous aime et je vois avec douleur que vous vous hâtez de cueillir la fleur avant qu’elle soit éclose, ou qu’au moins vous travaillez indirectement à la dessécher sur la tige. »

On observera que pendant ce préambule le révérend père me rajustait et affectait de replacer sous le linge de ma chemise l’objet de sa morale, qui était alors dans un triste état, suite inévitable de l’éjaculation que mes cinq doigts venaient d’exercer. Quand je fus tout-à-fait rhabillé, le digne régent m’embrassa, mais plus voluptueusement que je ne l’aurais désiré ; je sentis même sa langue se glisser sur mes lèvres et les humecter d’une salive brûlante. Je détournai la tête en rougissant, et il continua son discours :

« Oui, mon enfant, ajouta-t-il, nous ne devons pas nous exposer aux effets des passions, nous ne le pouvons même sans crime ; mais c’est quand nous avons atteint l’âge de leur irruption, par exemple à celui auquel je suis parvenu, c’est quand l’homme a atteint toute sa virilité, qu’il en peut faire usage. Tenez, continua-t-il, puisque la possession du sexe féminin