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de me le confier, et Jolival me lorgne. Si tu acceptes le marché, dès ce soir je te mène chez Emilie, nous y ferons à trois une partie de débauche, et quant à Jolival, j’en fais mon affaire.

J’acquiesçai aussitôt, et le soir nous fûmes chez Emilie, qui, déjà prévenue, m’accueillit comme celui qui devait désormais fournir aux besoins de son tempérament et de sa cuisine. J’étais vêtu en habit de combat : une grande veste de coutil à la marinière et un pantalon étaient mes seuls vêtements afin d’en être plus tôt débarrassé, et par-dessus je m’étais affublé de mon manteau. Rosebois était en bourgeois, afin de dérouter les regards des curieux.

Après quelques préludes, que Rosebois feignit de ne pas apercevoir, il sortit sous prétexte de faire apprêter le souper. Emilie profitant de son absence vint m’embrasser amoureusement et me dit :

Mon cher Belleval, ce grand fou de Rosebois est sorti, profitons de son absence ; le temps est précieux ; tu bandes pour moi, je ne l’ignore pas ; je l’ai lu dans tes yeux, et plus encore le long de tes cuisses chaque fois que tu m’apercevais à la parade militaire ou ailleurs ; mets-le moi, je t’en conjure, et pour ne point y être surpris, faisons